Pluie d'yeux


Depuis hier soir il pleurait assis sur ce banc. La pluie ne s'était jamais calmée. Les larmes de l'homme fatigué formaient des stalactites molles sous son menton mal rasé, avant de rejoindre le torrent sur le bitume. Parfois il relevait la tête, mais les gouttes incessantes savaient lui rabaisser. Ses yeux étaient à présent aussi rouges que le goudron était noir. Même si le monde avait vécu ses dernières minutes, il serait resté là. Sur ce banc. A ruminer sa peine comme on porte son fardeau vers des contrées inconnues. C'était difficile de perdre le seul être qui nous était cher. C'était difficile de perdre son hamster.

2 commentaires:

Aurélia Jarry a dit…

Toujours ces chutes...! Toujours cette tension sublime, et cette dérision. Photo et texte pour me ravir... Bien à vous.

La Méduse et le Renard a dit…

Merci Aurélia. Vous avez raison, l'important n'est pas de participer, l'important, c'est la chute.