La ponctualité des averses


Le réveil vient de sonner et dehors se sert de la pluie pour effrayer nos courages branlants. Tout ça essaie de me secouer à travers les vitres, mais ma torpeur tient bon. Je n'en suis pas à mon coup d'essai. J'ai affronté pas mal d'averses à distance depuis que nous sommes ici. Au fond du lit tout est possible. Au fond du lit on peut devenir chevalier de pas mal de choses. Tu t'es levée une fois de plus et comme pour t'habituer à ce qui t'attendais dehors tu as sauté sous la douche. Il y a maintenant deux pluies pour me faire sortir de ma planque. Une petite pluie fine dirigée par ton corps, et la grosse pluie dehors qui attend que quelqu'un passe le pas de la porte pour lui foutre sur la gueule. On ne devrait pas avoir à se prendre deux averses de suite sur la tronche avant d'aller travailler. Pourtant bientôt je devrai en faire autant. Les contraintes dorment moins longtemps que la paresse. Chaque jour je te laisse faire l'éclaireuse. Quand tu es partie je me glisse sous la première pluie, celle qui porte encore l'odeur douce de ton parfum. C'est la deuxième pluie qui me fait peur. J'aimerais simplement attendre qu'il neige. La neige n'oblige à rien. Et je ne suis pas encore prêt à traverser deux averses pour rejoindre l'orage.